Discours de clôture Assemblée plénière 2006
Notre Assemblée s’achève. Elle a expérimenté avec satisfaction la nouvelle méthode de travail que nous avons mise en place. Autour d’un thème choisi par notre Assemblée, des évêques intéressés se sont réunis, ont réfléchi, ont souvent fait appel à des experts et nous ont proposé le fruit de leur réflexion. Je souhaite ce matin, au nom de notre Conférence, dire nos plus vifs remerciements au Comité Etudes et Projets, aux présidents des groupes de travail, aux évêques et aux experts pour l’investissement précieux qui a été le leur.
LES DOSSIERS DU COMITE ETUDES ET PROJETS
Nous avons abordé successivement les dossiers suivants.
Trois différences structurantes dans notre société : homme/femme, père/mère, frère/sœur
En choisissant ce thème de travail, nous sentions le besoin de revisiter et d’approfondir nos convictions anthropologiques concernant des réalités aussi fondamentales que la différence sexuelle, le couple, la parenté, la filiation…
L’exposé, dense et technique, donné par Monsieur Jacques Arènes le premier jour, nous a fait entrer dans la « théorie du gender ». Celle-ci est devenue la matrice idéologique d’où sont issues la plupart des remises en cause du moment. Les défis qu’elle lance sont redoutables. Nous voulons les aborder de face. Comment dialoguer avec une philosophie individualiste et « constructiviste » ? Comment rejoindre un être humain qui souhaite se construire sans se référer à une filiation, à une tradition et à un héritage ? Les échanges entre nous, dans un climat de grande liberté, nous ont permis de redire quelques convictions fondamentales.
Les textes bibliques de la création demeurent pour nous des textes d’inspiration qu’il convient de relire et de réinterpréter continuellement. Des approfondissements restent plus que jamais nécessaires : la figure masculine, l’autorité, la fraternité et la filiation, d’autres encore…
Pourquoi ne pas intéresser à cette réflexion, vitale pour l’avenir de notre société, des cercles plus larges
L’Enseignement catholique en
Nous avions également souhaité, lors de notre Assemblée plénière de novembre 2005, que soit mis en œuvre un
Nous sommes conscients que les chefs d’établissement et leurs collaborateurs sont engagés dans un travail exaltant mais difficile. Ils l’accomplissent et le vivent comme une mission reçue de l’Eglise. Nous les assurons à nouveau de notre confiance et de notre soutien, notamment dans l’exercice de la responsabilité pastorale et missionnaire qui est prioritairement la leur. Mieux que quiconque, ils savent bien qu’on n’a jamais fini d’évangéliser ni de se laisser évangéliser.
Nous avons besoin de la collaboration de tous – communauté éducative, familles, enfants et jeunes – pour continuer à réaliser le projet de l’Enseignement catholique, avec sa vocation propre et au bénéfice de toute la société.
Ministères des prêtres et vie des communautés chrétiennes
Les échanges proposés par
En ces circonstances, l’importance du presbyterium, autour de l’évêque, nous est apparue comme une réalité dont il fallait redécouvrir la richesse théologique et spirituelle. Mais cette dimension constitutive du ministère presbytéral demande aussi des mises en œuvre pratiques, en particulier pour permettre aux différentes générations de prêtres de s’enrichir mutuellement.
La réflexion est également à poursuivre pour mieux discerner les conditions à favoriser afin de mettre en œuvre la dimension missionnaire du ministère des prêtres. Beaucoup de prêtres ont découvert la richesse de leurs collaborations avec des diacres, des laïcs, des communautés religieuses. Il ne s’agit pas d’un transfert de tâches, mais bien d’une collaboration à la même mission, dans le respect de la spécificité de chacun. Nous pressentons encore combien les communautés chrétiennes sont appelées à avancer pour que la charge de cette mission soit réellement portée par tous.
Avec les prêtres, nous n’échapperons pas également au nécessaire discernement pour hiérarchiser les tâches de leur ministère en fonction de la mission concrète qui est la leur aujourd’hui. Les pistes que continuera de nous donner
De nouveaux chantiers
Sur proposition du Comité Etudes et Projets l’Assemblée a décidé de lancer deux nouveaux groupes de travail : l’un sur Catholiques et Musulmans dans
UNITE DE L’EGLISE, RECONCILIATION ET LITURGIE
Durant notre Assemblée, nous sommes revenus sur deux événements qui ont marqué notre actualité ecclésiale récente : la création de l’Institut du Bon Pasteur et l’information donnée par
1) Evêques de la Conférence épiscopale, nous voulons, en premier lieu, exprimer notre communion profonde avec le pape Benoît XVI. Il sait qu’il peut compter sur notre collaboration fraternelle et l’aide de notre prière.
2) Nous partageons son souci de travailler à l’unité de l’Eglise et d’offrir un chemin de réconciliation à tous ceux qui, à la suite de Mgr Lefebvre, ont quitté la pleine communion avec le Siège de Pierre. Nous portons dans notre prière cette œuvre de réconciliation qui est un fruit de l’Esprit.
3) Nous avons la conviction que cette œuvre ne pourra se faire qu’en redécouvrant ensemble la réalité sacramentelle de l’Eglise et qu’en accueillant, avec humilité et simplicité, la fraternité chrétienne comme un don de Dieu. Voir toutes les relations dans l’Eglise en termes de stratégies à mener, de combats à livrer, de victoires à remporter et de polémiques à intensifier ne peut que nuire à cette œuvre de réconciliation.
4) Nous affirmons que l’enseignement du Concile et le dynamisme apostolique qu’il a impulsé à toute l’Eglise restent la « boussole » qui oriente notre marche. Nous disons notre vive reconnaissance à tous ceux, prêtres, diacres, religieux, religieuses et laïcs, qui ont contribué, avec beaucoup de générosité, à mettre en œuvre les orientations et les décisions conciliaires. Ils sont de bons serviteurs de l’Evangile.
Mais le Concile Vatican II est encore à recevoir. Il faut toujours vérifier que son souffle anime bien en profondeur la vie et le fonctionnement de nos communautés chrétiennes. Il s’agit de vérifier également que l’on ne met pas sous son patronage des façons de vivre, de penser, de célébrer ou de s’organiser qui n’ont rien à voir avec lui. Rester fidèle au Concile ne veut pas dire non plus qu’on demeure nostalgique des premières décennies de sa mise en œuvre. Le Concile lui-même nous invite à vivre au sein d’une Eglise pérégrinante, d’une Eglise en marche vers le Royaume, qui reçoit au jour le jour les charismes et les ministères que l’Esprit Saint lui envoie, aussi déconcertants soient-ils.
5) Nous savons bien que les différends avec les fidèles qui ont suivi Mgr Lefebvre dans son « non » à Rome ne sont pas d’abord liturgiques, mais théologiques – autour de la liberté religieuse, de l’œcuménisme, du dialogue interreligieux – et politique. Mais nous ne voulons pas pour autant minimiser l’importance
6) Nous souhaitons poursuivre l’accueil de ceux qui gardent un attachement à la messe dite de « saint Pie V ». Une diversité est possible. Mais celle-ci doit être régulée. Il en va de l’unité
PORTER LA BONNE NOUVELLE AUX PAUVRES
La communion est au
Dans la synagogue de Nazareth, Jésus annonce que, par sa venue, se réalise ce qui avait été annoncé par le prophète Isaïe : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par l’onction, pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres. Il m’a envoyé annoncer aux captifs la délivrance et aux aveugles le retour à la vue, renvoyer en liberté les opprimés, proclamer une année de grâce du Seigneur » (Lc 4, 18-19). A la suite
Que la Vierge Marie, Notre Dame de Lourdes, nous fasse participer à sa joie, à sa confiance et à sa pleine disponibilité à la volonté du Seigneur !
Archevêque de Bordeaux
Président de la Conférence des évêques